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En Ukraine, remaniement à la tête du Conseil de sécurité

Le limogeage du secrétaire du Conseil de défense et de sécurité nationale d’Ukraine (RNBO), Oleksi Danilov, mardi 26 mars, n’a pas été précédé de rumeurs, comme c’est très souvent le cas lors des remaniements décidés par le président ukrainien. L’oukase signé Volodymyr Zelensky a immédiatement été suivi par l’annonce de son remplacement par le maître espion Oleksandr Lytvynenko, jusque-là directeur du service de renseignement extérieur.
Le RNBO, qui est directement placé sous l’autorité du président ukrainien, a pour rôle principal la coordination des structures de sécurité nationale et la politique étrangère. De manière plus informelle, ce conseil fait aussi l’interface entre les organismes de sécurité et la société civile ukrainienne sur les sujets stratégiques.
Très présent dans le débat public, M. Danilov, 61 ans, n’est pas considéré comme un décisionnaire. Il a sobrement réagi à la décision présidentielle par une publication sur sa page Facebook remerciant Volodymyr Zelensky « pour sa confiance ». « L’essentiel est (…) de ne jamais avoir peur de personne, d’aller de l’avant et de croire en l’Ukraine, de croire au peuple ukrainien !  », a écrit M. Danilov, qui a occupé la fonction de secrétaire pendant quatre ans. Il n’a rien dit sur ses futures activités, mais un député d’opposition, Oleksiy Goncharenko, affirme que M. Danilov sera nommé ambassadeur en Norvège.
Peut-être parce que sa position lui semblait très solide, M. Danilov a incarné le rôle du faucon intransigeant, aidé en cela par son visage austère et son regard perçant. Au cours de la semaine passée, il a tenu des propos fort peu diplomatiques visant la Chine et les Etats-Unis. Le 19 mars, sur les ondes de la télévision publique, il s’en est pris au représentant spécial de Pékin pour les affaires eurasiennes, Li Hui, lui signifiant vertement que « l’Ukraine ne se laissera pas dicter des conditions ni ôter sa souveraineté sur son territoire ». Le secrétaire du RNBO a lourdement insisté sur le prénom du diplomate (qui n’était pas à l’antenne), qui se prononce comme khouï, l’un des mots les plus grossiers de la langue ukrainienne.
Trois jours plus tard, le 22 mars, il s’adressait, sur un ton à peine plus aimable, au principal allié militaire de l’Ukraine, réagissant à un article du Financial Times affirmant que Washington avait demandé à Kiev de cesser ses frappes contre les raffineries de pétrole russes, lesquelles risqueraient de provoquer une hausse des cours mondiaux. « L’Ukraine continuera à détruire les cibles russes partout où elle le jugera approprié, et sans demander la permission à personne », déclarait M. Danilov dans cadre du 16e forum de sécurité de Kiev.
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